Jean DIEUZAIDE

 

Par Marie et Michel PLET

Jean Dieuzaide est né le 20 juin 1921 à Grenade sur Garonne. Il passe une enfance heureuse, entre un père qui chante des airs d’opéra et une mère qui joue du piano.
Cette enfance harmonieuse, auprès d’un père fonctionnaire qui lui enseigne les rudiments de la photographie, prend fin brutalement, lorsque ce dernier décède en 1934.
Jean Dieuzaide a alors13 ans, c’est un élève studieux, passionné par l’aéromodélisme. Il fonde la section modèle réduit de l’Aéro-club de Cannes, ville où il fait ses études.

Cette enfance harmonieuse, auprès d’un père fonctionnaire qui lui enseigne les rudiments de la photographie, prend fin brutalement, lorsque ce dernier décède en 1934.
Jean Dieuzaide a alors13 ans, c’est un élève studieux, passionné par l’aéromodélisme. Il fonde la section modèle réduit de l’Aéro-club de Cannes, ville où il fait ses études.
Il cultive son goût pour la photographie et travaille dur pour intégrer une grande école, car il ambitionne  d’être pilote d’avion, mais la fatigue, ainsi que la tuberculose l’obligent à renoncer à ce rêve.
Contraint de retourner vivre chez sa grand-mère dans le Gers pour achever sa convalescence.
Il s’emploie à parfaire son expérience photographique dans cette région qu’il affectionne et à laquelle il restera attaché tout au long de sa vie.

Tout jeune photographe il couvre la libération de Toulouse en août 1944. 
Dissimulé dans un orchestre militaire, place du Capitole il parvient à tirer le premier portrait officiel du général de Gaulle, qui lui vaut de gagner son premier chèque.

Sous la pression familiale qui désapprouve ce choix de carrière, il signe ses reportages sous le pseudonyme de « Yan », (Jean en Gascon) son surnom d’enfance qu’il garde jusqu’en 1971.
Photographe amateur dans sa jeunesse, artisan répondant à toutes les sollicitations, il se retrouve à la tête d’une véritable entreprise

 

 

 

Il fréquente les Gens d’images animés par Albert Plécy directeur de Point de vue Image du monde qui publie ses photographies dans son  » Salon permanent de la photo « et le présente comme l’un des dix meilleurs photographes français. En quête d’échanges, il rejoint les Compagnons de Lure qui chaque année, confrontent leur expérience de l’image, du graphisme, de l’impression et de l’édition.
En 1951 il obtient le premier prix de la photographie sportive et l’année suivante « Le Parisien Libéré  » lui confie un bélinographe.

 

Ce cueilleur de regards remporte également la Coupe de France du Portrait (F.I.A.P) avec La Gitane du Sacro Monte,
et réalise des portraits de célébrités comme les peintres Salvador Dali, et Pablo Picasso ;
avant d’être lauréat quelques années plus tard des prix Niepce et Nadar.

Son regard a embrassé des sujets aussi divers que le sport, les événements culturels, économiques, politiques et religieux.
Il se passionne également pour l’industrie pétrolière,  l’aéronautique, l’architecture, l’urbanisme, le patrimoine, et la ruralité.

Jean Dieuzaide crée des images pour ancrer ses rêves dans des hommages (Charlie Chaplin, Gaudi)

Ses commanditaires étaient la presse, des éditeurs d’ouvrages sur le tourisme et le patrimoine, des collectivités, des entreprises et des particuliers.
Il a également fait connaître son œuvre par de nombreuses expositions.

À partir des années 1970, il travaille sur la nature morte et se lance dans des recherches sur la matière, notamment sur le brai, le produit de la houille, et dans diverses tentatives : tapisseries, sérigraphies, estampes, sculptures.

Il aime se placer à distance de l’événement. Ce positionnement lui ouvre des horizons vers le hors- champ:

Dialogue chez mes beaux parents ; Présentation de mode ; Pendant la conférence .

Il va s’employer à faire de la photographie un art éminent et devenir plus qu’un ambassadeur.
Il mène campagne contre les tirages sur papier plastique (qui écrasent les nuances) et milite pour l’enseignement de la photographie.
Membre fondateur des Rencontres Internationales de la Photo d’Arles, il ouvre en 1974 à Toulouse la Galerie municipale du Château d’eau,
le premier musée entièrement dédié aux expositions photographiques.

Il décède le 18 septembre 2003 après 60 ans de photographie.

Les Frères ESSAYLET

Par Willy Francois

LES FRERES EYSSALET 

Pour retrouver l’origine de cette saga, il faut évoquer tout d’abord Jean Jacques Baylac photographe à Pau dans les années 1860. Son épouse donna naissance à celle qui devint Alice Eyssalet , elle aussi photographe.
Elle donna naissance à deux enfants :
Georges en 1899
Paul en 1906
En 1906 Alice créa son premier magasin à Bagnères de Bigorre à l’enseigne « ALIX ».
D’autres points de vente suivront :
Lannemesan en 1927
Tarbes en 1933
Luchon en 1948
Des points de vente de cartes postales également s’ouvrirent à :
Pibeste près de Lourdes
Laquets au pied du pic du midi
Tourmalet et Superbagnères.

Les deux frères étaient de partout, curieux de tout, ils sillonnaient les Pyrénées d’est en ouest.
Par leurs photographies, c’est l’histoire de cette région qui est immortalisée.
Ils ont légué à la ville de Bagnères de Bigorre 700 000 photographies
Un livre, a été édité par le petit fils de Paul : « Les Pyrénées , un siècle d’histoire ».
En 2020 , seul le magasin de Luchon existe et est tenu par Arlette Ardouin 102 ans dite « Alix »

 

 

Gilbert GARCIN

 

Par Paul Cochet

Gilbert Garcin est né à La Ciotat en 1929. Plusieurs décennies dans la vente de luminaires le familiarisent avec l’art de l’éclairage. Devenu jeune retraité, c’est à l’occasion d’un stage aux Rencontres d’Arles qu’il s’enthousiasme pour le photomontage.

Il s’en inspire alors pour élaborer, sur une simple table, des décors minimalistes dans lesquels il dispose des figurines cartonnées. Tour à tour scénariste, metteur en scène et (avec la complicité de son épouse Monique) acteur de ce mini-théâtre, Gilbert Garcin invente un monde en noir et blanc où se côtoient l’humour, le pathétique et l’absurde.

Fables philosophiques, réflexions humanistes empreintes de légèreté et de poésie, ses photographies parcourent les thématiques universelles comme l’amour, le temps, la gloire, la solitude ou la liberté. De son propre aveu, les interprétations en sont multiples, voire contradictoires. C’est un monde d’ombre et de lumière, dans lequel il nous laisse trouver notre chemin.

En seulement deux décennies, Gilbert Garcin a conçu plusieurs centaines d’images présentées dans de nombreux pays. Gilbert Garcin vit aujourd’hui à Marseille, ayant pris ce qu’il appelle sa « deuxième retraite », mais son travail reste une référence dans la création photographique contemporaine.

Son œuvre a été exposée dans un grand nombre de pays. Elle est présente dans des collections publiques ou privées, parmi lesquelles la Maison Européenne de la Photographie à Paris), le Fond National pour l’Art Contemporain (Paris), Veendam Artothèque (Pays Bas), West Collection (Philadelphie) et Titze Collection (Vienne / Autriche).

Germaine CHAUMEL

 

Par Marie et Michel PLET

Son oncle le grand photographe Provost, sa mère remarquable pianiste, son père féru de peinture, elle fut élevée dans un milieu artistique. Femme de passions, elle fut tour à tour dessinatrice, pianiste, chanteuse d’opéra (sous le pseudonyme d’Anny Morgan) navigant du théâtre du Capitole à son magasin de disque rue du Rempart Saint Etienne.

Autodidacte, elle se forme à la photographie en étudiant les travaux de Man Ray et Brassai, ses références, tous deux photographes.

Totalement oubliée de l’histoire actuelle de la photographie, Germaine Chaumel (1895-1982) fut pourtant l’une de ses plus remarquables servantes entre 1935 et 1950. Elle apparaît notamment comme l’une des meilleures représentantes de la « nouvelle vision » photographique qui se développa dans l’entre-deux guerres.

En 1935 sa passion pour la photographie devient exclusive. Elle en fait réellement son métier en 1937. Dés le début, elle mène de front le portrait et le reportage. Elle est engagée à plein temps au journal La Garonne en 1938.

Elle devient même photographe sportif des rencontres de rugby; elle livre ses photos à la mi-temps pour la vente du journal à la fin du match

Elle travaille dans un milieu exclusivement masculin et couvre les plus grands événements de l’époque : de l’exil des républicains espagnols aux milliers de réfugiés de l’exode du nord de la France et de la Belgique. Elle recueille pendant prés d’une année une famille belge juive désemparée

Armée de son Rolleiflex elle immortalise le quotidien des toulousains, du banal à l’exceptionnel; les personnalités politiques, artistiques ou religieuses.

Dans son appartement au 21 de la rue Saint Etienne (aujourd’hui rue Croix Baragnon), elle transforme le cabinet de toilette en chambre noire, aménage la grande salle à manger en studio et le salon devient la salle d’attente.
“Toute la bonne société toulousaine doit se faire photographier par Madame Chaumel.”

En 1937, Germaine Chaumel crée avec onze de ses camarades photographes le club des douze. Elle remarque le jeune Jean Dieuzaide qu’elle patronnera en 1945.
Elle participe à de nombreux salons nationaux ou internationaux ou elle obtient plusieurs récompenses grâce à ses photos artistiques.

Son mari prisonnier en 1940, Germaine Chaumel se retrouve seule avec ses 2 enfants. Elle ferme le négoce en électricité et luminaire de son mari (“Le Comptoir Général d’Éclairage”) et redouble d’activité afin de subvenir aux besoins de sa famille. Elle est engagée à plein temps chez Paris Soir et La Garonne, correspondante du New York Times, de France Presse, Keystone, ainsi que de nombreux journaux régionaux (L’Indépendant, La Petite Gironde, La Dépêche, …).

Ces photos retranscrivent bien les conditions épouvantables du moment : restrictions, rationnement, hiver glacial.

 

1942, L’occupation allemande

Le 11 novembre 1942, les allemands arrivent en zone libre. Germaine Chaumel se précipite place du Capitole afin de témoigner de l’événement malgré l’interdiction formelle de les photographier, le Rolleiflex dissimulé sous son grand manteau.
Elle est la seule à avoir immortalisé Toulouse sous l’occupation puis sa libération.
Son humanisme est constamment présent dans ses reportages et jamais elle ne photographiera la mort ou la souffrance.

Après Guerre

Après la libération Germaine Chaumel travaille pour les nouveaux journaux issus de la résistance (Le Patriote, La République et Combat). Elle continue son travail de portraitiste au studio jusqu’en 1953.

Elle part s’installer à Paris où elle abandonne la photographie au profit du dessin de mode et la confection de chapeaux.

Elle retourne à Blagnac en 1965 où elle reste jusqu’à sa mort le 12 avril 1982.

Souvent comparée à Lee Miller, célèbre reporter photographe américaine qui comme Germaine Chaumel a photographié la seconde guerre mondiale, l’une à travers les combats l’autre à travers l’occupation.

 

 

Bélinographe

Appareil permettant la transmission à distance d’images fixes par circuit téléphonique ou par radio.(ancêtre du fax) Il fonctionne jusque dans les années 60/70.
Principe : la photo est placée sur un cylindre mobile, elle est analysée par une cellule photoélectrique qui se déplace sur la génératrice du tambour en rotation.
Les niveaux de gris sont transformés en fréquence et transmis en ligne. A l’autre bout de la ligne le même système dans une chambre noire porte un papier photosensible, l’appareil convertit les fréquences en intensité lumineuse grâce à une ampoule, à la fin de la transmission développement du papier pour obtenir la photo. Pour un 18×24 il faut environ 12 mn.

 

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